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Qui êtes-vous et quel est votre rôle au sein de l’AST ?
C.S : Je suis Caroline SAUNIER, actuellement psychologue du travail dans la cellule de Prévention de la Désinsertion Professionnelle de l’AST Grand Lyon, plus communément appelée PAME au sein du service.
J’ai un Master 2 qui m’a formée aux différentes situations de travail, aussi bien collectives qu’individuelles, et donc à intervenir dans le champ des institutions et des organisations (analyse de la demande, posture d’intervention et maîtrise des dispositifs de travail), dans le champ des régulations d’équipe (violences institutionnelles, crises dans les équipes, épuisement au travail) et de remédiation auprès des collectifs de travail (audit, régulation, prévention).
J’ai travaillé ensuite dans un CIBC, Centre Interinstitutionnel de Bilans de Compétences, qui est aujourd’hui un de nos partenaires majeurs. J’ai pu ainsi conduire ce genre de démarches auprès de salariés et demandeurs d’emploi, ainsi qu’accompagner en Validation des Acquis de l’Expérience (VAE), réaliser diverses prestations pour le compte de financeurs comme France Travail, l’AGEFIPH et les OPCA, et mener des actions de formations auprès d’un large public.
J’ai ensuite été Psychologue du Travail au sein d’une agence France Travail, comme appui aux conseillers auprès des demandeurs d’emploi dans leur orientation professionnelle, mais aussi de l’équipe de direction dans le pilotage.
J’ai rejoint l’AST Grand Lyon il y a presque deux ans, où je mets à profit mes compétences au service des entreprises adhérentes et du maintien en emploi des salariés, au sein de la cellule PDP (cellule de prévention de la désinsertion professionnelle) lorsque nous sommes sollicités par les médecins du travail pour ce faire.
R.B : Je suis Rémy BRACHET, ancien technicien méthode et menuisier, aujourd’hui ergonome. Je travaille pour la cellule de maintien en emploi de l’AST Grand Lyon, que nous nommons PAME pour « Pôle d’Appui au Maintien en Emploi».
Votre profession décrite en 3 mots ?
C.S : Le métier de psychologue, selon la structure où il s’exerce et son cadre de travail, peut recouvrir une large pluralité de missions et d’approches.
Au sein du PAME, le psychologue prend en charge individuellement des salariés dont la problématique de santé, psychique mais aussi physique, impacte son travail et l’amène à devoir penser sa trajectoire professionnelle différemment. Son rôle est d’accompagner la personne dans sa réflexion, son cheminement, pour envisager les stratégies les plus pertinentes pour la suite, au regard de ses aspirations et envies, mais aussi de ses possibilités et restrictions, et de celles de son environnement (au sein de son entreprise et au regard du marché du travail). Il s’agit pour cela de lever les freins existants et d’identifier des leviers, en collaborant avec les médecins du travail évidemment, mais aussi les entreprises adhérentes dont ils sont salariés.
L’accompagnement a pour résultante un maintien/retour dans son poste dans des conditions autres, à l’aide d’aménagements, mais aussi parfois une mobilité en interne sur un autre poste plus compatible avec sa santé. Si ce maintien n’est plus envisageable, le psychologue peut accompagner la personne à penser une autre suite professionnelle et la construire avec elle, en s’appuyant sur l’ensemble des partenaires institutionnels ou libéraux qui peuvent apporter un éclairage, un soutien dans le cadre d’une pluridisciplinarité dans son parcours.
L’objectif étant d’assurer une continuité dans les parcours des salariés, de limiter les ruptures professionnelles, les errances et la désinsertion, au profit des salariés eux-mêmes évidemment, mais au profit des entreprises également, qui peuvent ainsi préserver leurs « talents » et leurs compétences.
Question complexe pour un psychologue que de lui demander de synthétiser ! En trois mots, je dirais donc : écoute, accompagnement, adaptabilité.
R.B : Ergonome en cellule de maintien en emploi consiste à partir des problématiques de santé des salariés, de tenter de trouver des ajustements et mécanismes de compensations, afin de permettre de réduire leurs contraintes et éviter les menaces sur leur santé et leur emploi. Ces propositions d’ajustements passent par une analyse du travail réel et de ses déterminants.
Si je devais résumer en trois mots je dirais : écoute, analyse, propositions.
Qu’est-ce que l’équipe pluridisciplinaire ?
C.S : Les problématiques des salariés et adhérents rencontrés supposent parfois différentes approches et éclairages, ainsi que compétences. Une équipe travaillant en pluridisciplinarité, permet justement de répondre à une large diversité de situations, dans la mesure où chacun peut venir outiller son collègue dans son accompagnement, ou s’en faire le relai à un moment donné, au fur et à mesure de leur évolution.
Au PAME, l’équipe est composée d’un médecin du travail, d’assistantes sociales, de psychologues, d’un ergonome et d’une assistante administrative. Mais nous travaillons bien sûr plus largement avec nos collègues de l’AST : médecins du travail et infirmiers notamment, ainsi qu’avec des partenaires extérieurs.
R.B : L’équipe pluridisciplinaire est une équipe composée de différents types de professionnels, ayant tous pour objectif d’apporter des compétences précises dans le but de prévenir le risque de désinsertion professionnel des salariés suivis. Cette équipe est composée d’un médecin du travail, d’assistantes sociales, de psychologues et d’une assistante administrative.
Comment collaborez-vous avec le reste de l’équipe ?
C.S : Il y a un important temps en équipe pour échanger sur les nombreuses situations qui nous sont adressées et identifier le référent qui sera le plus à même d’accompagner la personne. Cela suppose parfois de solliciter le médecin du travail afin d’avoir des éléments complémentaires pour répondre au mieux à sa demande.
Ensuite, dans nos accompagnements, selon l’évolution des personnes et donc de leur réflexion et de leur parcours, il se peut qu’émergent des problématiques dont on sait que le collègue sera plus à même d’y répondre. Ainsi, nous pouvons échanger pour s’enrichir mutuellement dans nos connaissances et compétences, et/ou il arrive que ponctuellement le collègue se fasse le relais du conseiller référent sur ces points spécifiques.
R.B : Nous collaborons de plusieurs manières. Tout d’abord, nous avons un temps de réunion d’échange en équipe tous les mardis matin, temps alloué à la répartition aux professionnels des dossiers des salariés en fonction des enjeux, et aux échanges sur les dossiers en cours et les projets de notre cellule.
Ensuite, nous travaillons dans des locaux communs à l’équipe ce qui nous permet des temps d‘échanges informels sur nos situations afin de partager nos expériences et de trouver les meilleures stratégies appuyées sur les compétences de chacun.
Enfin, durant certains accompagnements de salariés, il arrive que plusieurs professionnels puissent apporter une plus-value dans le but de prévenir le risque de désinsertion professionnelle. Dans ces cas, nous collaborons à plusieurs intervenants dans différentes temporalités de l’accompagnement et différentes thématiques afin de maximiser les chances de réussites.
Quelles sont vos principales missions au quotidien ?
C.S : Mes missions sont vastes et dépendent de la demande du médecin du travail, de celle du salarié, des possibilités offertes par l’adhérent, tout cela dans le cadre organisationnel qui m’est donné à l’AST Grand Lyon.
Les principales consistent à venir en appui des médecins du travail, pour permettre aux salariés de définir les meilleures stratégies de parcours au sein de leur entreprise et/ou à l’externe, et pour cela de valoriser les ressources et d’identifier les freins à lever, de construire des plans d’actions réajustables au fur et à mesure. Il s’agit d’accompagner la personne dans une projection dans différentes temporalités, à court terme voire à plus long terme, selon le degré d’urgence, en lien avec sa situation de santé, et ainsi limiter notamment les risques d’inaptitude ou, à la suite, la désinsertion professionnelle.
Nous outillons également de fait, les adhérents pour accompagner leurs propres salariés, à faciliter leur maintien ou retour en emploi, à identifier des pistes de reclassement, à bénéficier de dispositifs ou d’aides dans ce but.
R.B : Mes principales missions consistent à venir en appui des médecins du travail, pour observer les situations de travail des salariés en difficulté, dans le but de trouver des possibilités d’ajustement en lien avec la pathologie concernée, tout cela en communicant de manière transparente avec l’employeur et le salarié. Il arrive parfois que l’accompagnement permette à l’employeur de bénéficier de subventions pour aménager le poste de travail des salariés concernés, que j’épaule dans les démarches.
Que fait un ergonome dans un service de prévention et de santé au travail ?
R.B : Il propose une méthodologie d’analyse du travail et de recherche de solutions, des compétences scientifiques sur l’humain et sur le travail qu’il met à disposition des employeurs et des salariés. Le but de cette méthodologie est de placer l’humain, garant de la valeur ajoutée du travail, au centre des dispositifs, pour une activité faite en bonne santé.
Comment s’est passée votre formation au sein de l’AST ?
C.S : Je n’ai pas eu de formation particulière à l’AST, ayant été embauchée justement parce que j’avais les compétences requises pour le poste grâce à mon parcours. Toutefois, j’ai bénéficié de la disponibilité et de l’expérience de mes collègues, de leurs connaissances ; et j’ai pu notamment les observer dans leurs entretiens à quelques reprises à mon arrivée.
Que retenez-vous de votre activité en 2023 ?
C.S : Je retiens essentiellement de cette année 2023, les nombreux cas de maintien en emploi aboutis. J’ai en mémoire les salariés qui ont retrouvé leur poste après un arrêt plus ou moins long, ceux qui ont défini d’autres perspectives et les ont mises en œuvre, et surtout les évolutions de chacun dans leur état de santé. Les retours positifs et en ce sens que j’ai pu recevoir, d’eux mais aussi des adhérents qui ont souligné que l’appui de notre service leur avait vraiment été profitable. C’est ce qui fait sens pour moi dans cette activité et ce pour quoi j’œuvre au quotidien.
J’ai en mémoire également les différentes interventions avec et auprès de partenaires, sur différents salons, séminaires, réunions collaboratives autour de divers projets. C’est dynamisant de contribuer à l’enrichissement d’un territoire quant au maillage partenarial, de s’engager dans des projets utiles, innovants… aux côtés de partenaires, d’y apporter sa contribution à son échelle, et d’un point de vue individuel, d’enrichir sa pratique de leur regard et connaissances.
Je retiens également les actions menées en interne pour venir en appui aux collègues de l’AST, participer à promouvoir des dispositifs et pratiques pour venir outiller la leur. J’apprécie fortement le travail collaboratif et c’est une dimension que j’aimerais encore davantage développer auprès de mes collègues en 2024.
R.B : Je retiens une activité riche et variée dans les domaines tertiaires (travail sur écran) et dans diverses industries. J’ai pu proposer des solutions pour préserver le bon fonctionnement des structures et la santé des salariés à des employeurs.
Nous avons également, en tant que cellule de maintien en emploi, pu participer à des activités d’informations sur le maintien en emploi auprès de nos adhérents volontaires, de manière à préciser notre existence, mais aussi à définir notre rôle et de nombreux outils et partenaires que nous avons à proposer. Cela dans le but d’accompagner au mieux les salariés et employeurs exposés à des difficultés de santé.
J’ai également pu intervenir sur la thématique du maintien en emploi chez divers partenaires et contribué à sensibiliser les entreprises au troubles musculo-squelettiques et à la désinsertion professionnelle.